mardi 20 décembre 2011

Mon sapin de Noël d’expat

Mon sapin de Noël, il a une histoire. Forcément, il n’est pas comme les autres car c’est un sapin de Noël … d’expat. Je vous entends rire d’ici. Mais si, c’est vrai. Mon sapin de Noël, il est très spécial. J’y tiens beaucoup. Il fait partie de la famille. Il me rappelle tant de souvenirs. 

D’abord parce qu’il vient du Sri Lanka. On l’a acheté là-bas, chez Arpico. Evidemment, il est en plastique, démontable et pliable. Des critères d’achat très important quand on est expat ! Comme nous, il a beaucoup voyagé : il a été le roi de notre salon à Colombo, Orvault et Chicago. L’année dernière, je lui ai acheté un magnifique sac rouge à roulettes « spécial sapin » pour pouvoir le ranger facilement sans qu’il prenne trop de place et qu’il nous suive encore pendant de longues années lors de nos pérégrinations internationales. Je lui ai aussi offert un très beau tapis de sapin en velours rouge bordé de galons vert, argenté et doré afin de cacher son socle en plastique d’habiller son tronc. Indéfiniment réutilisable, il est donc hyper écolo et je suis ainsi certaine d’assurer une ambiance de fêtes de fin d’année même sous les tropiques. Enfin, avantage non négligeable, il ne perd pas ses épines … Un vrai bonheur.

Ensuite parce que sa décoration est à l’image de notre famille et de notre mode de vie : internationale, globale et nomade. Sur mon super sapin d’expat, en plus des décorations françaises, il y a :
  • de nombreuses boules et décorations norvégiennes : certaines achetées chez Ahlens à Oslo, d’autres, magnifiques et faites mains, l’ont été sur le stand Norvège du bazar de Noël de Colombo. 
Un coeur norvégien marqué "Joyeux Noël" et une bottine de Noël sri lankaise.

Une boule de Noël faite à la main (mais pas par moi) achetée à Colombo sur le stand Norvège du Bazar de Noël.

  • des décorations en tissus colorés sri lankaises sorties tout droit de chez Barefoot (Colombo).

  • des décorations ukrainiennes et chinoises achetées lors de déplacements professionnels. 

Un coeur et un papillon ukrainien ... j'ai aussi un dauphin. 
Un papillon de Shanghai

  • et enfin des décorations typiquement américaines …
Aaahh, un Starbuck ... même dans mon sapin !

Et vous, votre sapin de Noël d’expat, il est comment ? 

mercredi 14 décembre 2011

Expat et mal du pays : des solutions pour les fêtes de fin d’année


Source : Freedigitalphotos

Vous avez décidé de rester dans votre pays d’accueil pour les fêtes de fin d’années. Mais, l’ambiance, la nourriture et vos proches vous manquent. Le diagnostique est clair : vous avez le mal du pays. Voici quelques conseils pour vous aider à passer cette période difficile. 

Sachez que votre sentiment n’est pas anormal et que vous n’êtes pas le/la seul(e). Le mal du pays peut être ressenti n’importe quand. Mais avec les fêtes de fin d’année, ce sentiment peut être d’autant plus fort que ce sont des moments généralement marqués par les traditions et les retrouvailles familiales. Si ce petit coup de blues est compréhensible, il vous faut toutefois veiller à ne pas le transmettre à ceux qui vivent avec vous.

Concentrez-vous sur votre famille expat
Votre objectif principal sera de créer un environnement positif afin de vous faire oublier que vous souhaiteriez être ailleurs. Regardez autour de vous et conservez uniquement les aspects positifs de votre situation actuelle. Vous allez pouvoir par exemple organiser vos fêtes de fin d’années exactement comme vous l’entendez, sans les contraintes que cette période imposent parfois : pas de repas familial à rallonge à droite et à gauche, pas de longs trajets pour rejoindre la maison familiale et sa tribu … Pour une fois, ça ne sera que vous, votre chéri(e) et vos petits rejetons. Une fois n’est pas coutume alors inspirez et expirez ! Vous allez vivre les meilleures fêtes de fin d’année et vous faire des souvenirs avec vos enfants pour la vie. 

Découvrez les traditions locales de votre pays d’accueil
Noël n’est peut être pas célébré dans votre pays d’accueil ou différemment. Ce sont peut-être d’autres traditions culturelles ou religieuses qui la remplacent. Intégrez-les avec plaisir, rien que pour l’aspect festif et la bonne humeur ou le plaisir intellectuel. L’objectif est de se booster le moral tout en se mettant dans une ambiance festive. 
Vous pouvez aussi créer vos propres traditions familiales, qui peuvent prendre la forme de rituels en fonction de votre environnement local. Par exemple, tous les ans notre petite famille prend un petit déjeuner avec Santa Claus chez Macy une semaine avant le 25 décembre. Nous en profitons pour poster les lettres au père Noël dans une boîte aux lettres spéciale. 
Cette période est aussi le moment idéal pour raconter des comptes de Noël traditionnels. Lisez-en des français mais pourquoi ne pas découvrir aussi des histoires spécifiques à votre nouveau pays d’accueil ? C’est ainsi que j’ai découvert un classique américain : ‘How the Grinch stole Christmas’ du Dr Seuss.

N’oubliez pas la France
Mais il ne faut pas non plus oublier les bonnes vieilles traditions françaises de Noël: cuisiner, manger, se rassembler et partager pour se sentir en phase avec sa culture d’origine et donc éloigner le mal du pays.

Voici quelques idées :
  • Préparez des plats traditionnels français mais faites-le en famille. Assignez des tâches à chacun d’entre vous, même aux plus jeunes. L’idée, c’est de se rapprocher, d’être ensemble pour se sentir bien. Vous pouvez même en profiter pour intégrer indirectement vos parents en France en leur demandant la recette de la bûche au chocolat de grand-mère … et leur montrer le résultat en leur envoyant des photos du chef d’œuvre !
  • Partager chacune de vos nouvelles expériences de fêtes de fin d’année avec vos proches restés en France en leur envoyant des photos, des emails ou en faisant des vidéoconférences. Demandez-leur de faire de même, ainsi vous saurez ce qui se passe chez vous et vous vous sentirez mieux. 
  • Enfin réunissez-vous avec les autres familles françaises qui comme vous sont restées sur place pour Noël. 

Joyeux Noël et Bonne Année !

Ce billet est une version française et retravaillée d’un article écrit pour et publié sur Families In The Loop. 

lundi 12 décembre 2011

Vidéoconférence d'ExpatUnited : rencontre avec Mr Edouard Courtial, Secrétaire d'Etat des français de l'étranger


Une information importante pour tous les expatriés français !

ExpatUnited est un site d’entraide communautaire gratuit pour les expatriés français et francophones. 

Il organise un nouveau « Rendez-vous de l'expatriation » avec comme invité spécial, Mr Edouard Courtial, Secrétaire d'Etat des français de l'étranger, dont l'objectif est de se présenter, d'échanger avec la communauté expatriée française et de répondre à ses questions.

Cet événement aura lieu le vendredi 16 décembre à 15H (heure française). Pour plus de renseignement et pour participer, connectez-vous à http://www.expatunited.com.

vendredi 9 décembre 2011

No English de Jacqueline Jules et Amy Huntington


Je viens de lire un livre pour enfant qui m’a beaucoup ému. L’urgence d’en parler et d’écrire un billet s’impose à moi. 

L’histoire se déroule dans une salle de second grade (CE1) américaine. Une petite fille, Blanca, dessine au lieu de faire sa dictée, comme tout le monde. Ca énerve Diane, sa voisine. Elle ne comprend pas.  Quand elle dessine en classe, elle, elle a droit à une remontrance de sa maîtresse. Pourquoi pas Blanca ? Alors, elle la dénonce. 

Blanca a ses raisons pour dessiner au lieu de travailler. Les seuls mots d’anglais qu’elle sait dire sont « No English ». Alors quand l’enseignante d’ESL* vient chercher Blanca pour lui donner sa leçon d’anglais et qu’elle l’explique à la classe entière, Diane a des remords. Une fois Blanca partie, la maîtresse de CE1 pose a ses élèves la question qui va tout changer : « Pouvez-vous imaginer ce que cela doit être d’être entouré par des gens que vous ne comprenez pas ? ».

Cette situation fut celle de mon père qui a l’âge de sept ans a fait sa première rentrée des classes en CE1 ne parlant pas un seul mot de français. 

Ce fut aussi celle de mes deux filles qui a l’âge de cinq ans et trois ans se sont retrouvées en école américaine ne parlant pas un seul mot d’anglais. 

Autre époque, autre contexte mais une situation identique. 

Un très beau livre à lire et à faire lire dans les écoles françaises et toutes les écoles du monde où des petits enfants étrangers se retrouvent « largués ». Un peu comme si on vous déposait sur la planète Mars. 

Un sentiment d’isolement … heureusement il y a des mains tendues et souvent de belles amitiés à la clef. 

* English as a Second Language

No English de Jacqueline Jules, illustré par Amy Huntington.

lundi 5 décembre 2011

Infos pour les expats


Source : Freedigitalphotos

Une fois n’est pas coutume, je vous fais un petit résumé de mes dernières découvertes sur le web sur le thème de l’expatriation.
  1. Le 12 novembre dernier, ExpatUnited a organisé une vidéoconférence sur la gestion du patrimoine en expatriation avec comme intervenants Maud de Lannurien et Clément Coirault-Quinquet, de la société My Money and Me. J’ai réalisé le compte-rendu de ce RDV de l’expatriation. Pour tous ceux et toutes celles qui n’ont pas eu la possibilité d’être présents ce jour-là, les minutes de cette conférence sont donc désormais en ligne ici.
  2. La Maison des Français de l’Etranger est un site incontournable quand on est expat ou que l’on souhaite le devenir. Elle organise régulièrement des ateliers comme « S’expatrier aux USA. Quel Visa ? » (le 20 décembre) ou des sessions de coaching pour les expats ou futurs expat (préparation au départ et au retour, le 14 décembre).
  3. Un nouveau site pour les expats français : Monconsulat.fr. Il s’agit du nouveau portail de télé procédures consulaires destiné aux Français établis hors de France. Il remplace le Guichet d’Administration ELectronique (GAEL).
  4. Vous souhaitez soit visiter, travailler, étudier ou bien vivre à Vancouver ? Alors le site internet 2Vancouver.com est fait pour vous. Ce site bilingue français-anglais est une plateforme en ligne pour les touristes de passage, les étudiants, les expats ou encore les immigrants définitifs. Vous y trouverez toutes les informations et les services nécessaires pour réussir votre séjour en Colombie Britannique.
  5. HSBC Expat Explorer publie une étude très intéressante qui permet de connaître et de comprendre les tendances de la communauté expatriée au sens large. Un chapitre spécial est consacré à l’éducation des enfants à l’étranger et détermine quels sont les meilleurs pays ou le faire selon trois critères principaux : les gardes d’enfants, la santé et le bien-être, l’intégration des enfants. Et c’est la France qui en est la grande gagnante ! Pour télécharger toute l'enquête en version pdf, c'est par ici
Et vous, vous avez des informations sur l'expatriation à partager ?

jeudi 1 décembre 2011

Interview d'expat : rencontre avec Delphine Pontvieux, auteur de ETA Estimated Time of Arrest


Delphine Pontvieux
Une fois par mois, Expat Forever vous propose de rencontrer une femme expatriée, un expat entrepreneur ou parfois les deux en même temps afin de mieux comprendre et d’appréhender la vie au quotidien en expatriation. 
Ce mois-ci, j’ai rencontré Delphine Pontvieux qui vit depuis plus de 10 ans aux Etats-Unis. Delphine a créé sa propre maison d’édition Miss Nyet Publishing et est l’auteur d’un roman en anglais ETA Estimated Time of Arrest publié en 2009. 

Expat Forever: Bonjour Delphine. Tout d’abord dites-nous d’où vous venez en France ? 
Delphine Pontvieux : Bonjour. Je suis originaire de la région parisienne, mais j’ai grandi principalement à Beaune, en Bourgogne, avant de quitter la France pour de bon en 1995. Quant aux autres membres de ma famille, ils vivent toujours en France, entre Paris et la Camargue.

EF : Pouvez-vous me retracer votre parcours de femme expatriée ?
DP : En fait, les Etats-Unis n'étaient pas ma première expérience d'expatriée (même si je vis maintenant ici à Chicago depuis plus de 12 ans). J’ai d’abord vécu et travaillé à Madrid en Espagne, puis à Austin, Texas, suivi de trois ans en Hollande à Amsterdam (où je travaillais en temps que responsable marketing du territoire européen pour une maison de disques américaine). Quand l'opportunité de partir vivre (en plus de pouvoir travailler, car l’obtention d’un visa de travail est toujours une affaire un peu compliquée) aux Etats-Unis s’est présentée à moi en 1998, j’ai saisi ma chance et je suis venue m’installer pour de bon dans l’Illinois.

EF: Quelles difficultés avez-vous rencontré au début de votre installation aux Etats-Unis?
DP : Tout d’abord il a fallu que j’attende l’obtention de mon visa de travail (c'était un H1B) via l’ambassade des Etats-Unis à Paris avant de pouvoir partir. Ensuite, une fois arrivée sur le sol américain, j’ai eu beaucoup de chance d’avoir : 
1- un petit ami américain (c'était lui, la raison principale de mon départ) qui avait déjà fait les démarches pour louer un appartement parce que je ne pouvais même pas ouvrir un compte bancaire à mon nom. 
2- avoir la sécurité d’un emploi qui m’attendait dans mon domaine d’expertise. 
J’ai rapidement rencontré ma meilleure amie à Chicago, qui est Québécoise. Elle venait également tout juste de s’installer en ville, et nous rions encore aujourd’hui de toutes les mésaventures que nous avons vécues ensemble. Par exemple, quand nous faisions du shopping, nous n’avions pas la possibilité d’obtenir une carte de crédit, même si toutes les boutiques essayaient en vain de nous obtenir une carte de crédit via leur franchise. Et puis les attentes interminables pour obtenir une “social security card”, le permis de conduire américain ... toutes les démarches censées être “faciles” se terminaient toujours par un document officiel manquant, la nécessité de revenir avec des factures de gaz ou de téléphone à notre nom et adresse (choses que l’on n’avait pas) ... Sans compter le temps d'adaptation nécessaire avant de ne plus se perdre dans Chicago. Une fois que quelqu’un m’a enfin expliqué que le lac était situé à l’est, et non pas au nord comme je me l’imaginais en regardant les cartes de la ville, et en utilisant la boussole dans ma voiture, tout est néanmoins devenu d’une simplicité limpide ! 
Egalement, et surtout après le 11 septembre, voyager en dehors des Etats-Unis était devenu compliqué, car en attendant la carte verte je n’avais pas le droit de quitter les Etats-Unis jusqu'à obtention de celle-ci. Heureusement, j’ai pu obtenir un papier officiel pour pouvoir voyager (à cause de mon travail) en dehors des frontières, mais au prix d’efforts acharnés de la part de mon avocat d’immigration. Quand je repense à ces années, je dois avouer que cela n’a pas toujours été facile. Mais à partir du moment où j’ai obtenu ma carte verte (le processus a tout de même pris 7 ans), je n’ai plus eu aucun souci. 

EF : Aujourd’hui vous vous sentez française, américaine ou les deux à la fois ? Et comment les locaux vous perçoivent-ils ?
DP : C’est une excellente question ... Pour les américains, je resterai définitivement française, (accent prononcé et culture oblige !) D’ailleurs, tous me disent que ça serait dommage de changer la personne que je suis. Même mon nom, Delphine, qui est bien commun en France, sonne exotique à leurs yeux, alors, pourquoi essayer de cacher ses origines ? En ce qui concerne mes amis et ma famille en France, je suis, en revanche, devenue une vraie américaine. Entre les mots que j’invente lorsque je parle français (les ‘conquerreurs’ de l’histoire, par exemple, au grand dam de mon père qui en rit pourtant bien, me répétant que cela valait bien la peine de me faire faire des études), mes requêtes du genre “on n’a qu’à commander une pizza à faire délivrer” à trois heures du matin ou ma sale habitude de laisser trainer mon sac ouvert et bien en vue dans les lieux publics.
En ce qui me concerne, je crois que je me sens définitivement un amalgame des deux. Pour ce qui est de ma façon de travailler, je suis définitivement américaine ! Il faut être productif et ne pas remettre à demain tout ce qui peut s’arranger le jour même, même si  le problème survient un vendredi à cinq heures du soir. En revanche, les déjeuners qui durent (avec un bon verre de vin !), les vraies vacances, la vie conviviale entourée des amis à l’heure de l'apéritif ou autour d’un café et refaire le monde, ou encore faire des “boums” improvisées sur les vieux tubes des années 80 jusqu'à point d’heure, ça, cela ne changera jamais, c’est ancré en moi.
Je suis heureuse d’avoir la chance de pouvoir profiter de deux cultures, de deux familles et de pleins d’amis dans ces deux pays. Si j’avais un choix à faire, cela serait une décision très difficile à prendre, heureusement que le problème ne se pose pas. 

EF : Quelle est votre formation initiale et quelle a été votre évolution professionnelle depuis votre installation aux Etats-Unis ? 
DP : J’ai suivi des études de Langues Etrangeres Appliquées en France, avec une année d'échange international passée à Stetson University en Floride, entre le DEUG et la Licence. Quand je suis partie en Hollande après ma Maîtrise, j’ai obtenu mon premier emploi dans une maison de disques. C’est comme cela que j’ai débuté ma carrière professionnelle dans la musique. Puis j’ai continué à travailler dans ce domaine à Chicago durant 6-7 ans, avant de quitter mon emploi. Depuis, je me suis lancée dans divers projets, notamment l'écriture et l'édition.

EF : Quel métier exercez-vous désormais ?
DP : Actuellement, je touche un peu à tout. Je suis, bien sûr, écrivain (de romans, nouvelles, plus rédaction d’articles pour divers magazines francophones). Je dirige ma (petite) maison d'édition, Miss Nyet Publishing. Je suis également monitrice de plongée sous marine, et aussi actrice à mes heures (c’est-à-dire quand l'opportunité vient frapper à ma porte : j’ai un rôle dans le film ‘LOL’, le remake du film français du même nom qui sortira en salle en 2012, avec Demi Moore, Miley Cyrus et Ashley Greene)

EF : Comment et pourquoi avez-vous été amenée à repenser votre projet professionnel ?
DP : A Chicago, je travaillais pour la compagnie de mon mari. J’ai eu la possibilité d'arrêter de travailler à plein temps quand la compagnie a pris de l’ampleur afin de pouvoir me lancer dans d’autres projets qui me tenaient à cœur. Jamais avant je n’avais contemplé l'idée d'écrire un roman, même si j’ai toujours aimé écrire. C’est venu un peu tout seul. Quand je me suis rendue compte que j’en étais au cinquième chapitre, je me suis dit : “Aïe, ma pauvre, là tu t’es mise dans de beaux draps !” De là, la création de Miss Nyet s’est faite, et c’est une belle expérience, car j’ai toujours voulu monter ma propre entreprise.

EF : Vous avez publié votre premier roman en anglais ETA Estimated Time of Arrest en 2009. Est-ce que vous pouvez nous en parler un peu plus ?
DP : Oui bien sûr. Le roman est paru en couverture reliée en décembre 2009, puis en format digital durant l’hiver 2010. 
C’est un roman à émotions fortes qui se déroule pour la majeure partie dans le pays Basque et les Pyrénées Atlantiques au milieu des années 90. En voici un petit aperçu : Après avoir pris part à une manifestation pro-séparatiste qui tourne au vinaigre en janvier 1992, Lorenzo Lartaun Izcoa, un jeune homme de 21 ans, est accusé à tort d'avoir participé à un attentat contre le commissariat de sa ville natale, Irun, ou un policier a trouvé la mort. Irun est une petite ville frontalière du Pays Basque, coincée entre la France et l'Espagne, et qui lutte pour son indépendance. Malgré lui, Lartaun se retrouve ennemi public numéro un sur la liste des services secrets espagnols, et suspecté d'être un membre actif du groupe terroriste basque ETA. Il n'a pas d'autre choix que de fuir son pays. 
Deux ans plus tard, l'ami d'enfance de Lartaun réapparait dans sa vie, et lui propose un marché qu'il ne peut refuser : il lui offre un passeport français et la chance de retourner en Europe sous une nouvelle identité, le tout en échange d'une "petite faveur." Lartaun, en désespoir de cause, accepte. 
De retour en Europe, Lartaun se joint à une communauté d'écologistes au cœur de la vallée d’Aspe, dans le Béarn, qui se bat contre la construction du tunnel du Somport, tout en masquant sa réelle identité. Là, il rencontre Faustine, une jeune activiste française, qui lui redonne le goût à la vie et l’envie de se battre pour un monde meilleur. Alors que leur relation s’intensifie, Lartaun réalise que la “faveur” qu’il doit à son ami s'avère lourde de conséquences.
Le roman de Delphine Pontvieux
Mon roman a reçu l’oscar 2010 dans la catégorie ‘arts et culture’ de la communauté française à Chicago, et a reçu le prix américain “Indie Excellence Book Award” 2011 dans la catégorie Thriller au mois de mai dernier.
J’ai également deux nouvelles qui viennent d'être publiées cet été dans deux anthologies éditées par CCLAP Publishing. (NDLR : Pour en savoir plus sur ces deux anthologies, cliquez ici et ici).

EF : Pourquoi avez-vous souhaité écrire ce roman ? Comment en avez-vous eu l’idée ?
DP : L'idée a germé un peu de nulle part. Au début, l’histoire que j’avais en tête n’avait rien à voir avec le pays basque. C’est au moment d'intégrer un personnage féminin dans les toutes premières pages de mon brouillon que tout a basculé : comme je la voulais française, elle était bien destinée à être parisienne, comme dans 95% des romans en anglais. Mais cela sentait le réchauffé, alors je me suis mise à réfléchir et me suis finalement dit, “Et pourquoi ne serait-elle pas basque ?” 
Je suis allée sur internet pour regarder une carte du pays basque afin d’en étudier les différentes villes et suis tombée sur des articles au sujet de l’ETA. Je les ai lus avec intérêt, car ils m’ont ramené des années en arrière, quand j’étais adolescente dans les années 80. On entendait alors parler de l’ETA très régulièrement à la télévision à cette époque. Et puis, j’ai toujours été fan du groupe de rock basque Kortatu, (qui était alors sympathisant de la cause indépendantiste). L’histoire telle que je l’ai écrite a alors germé dans mon esprit en l’espace de quelques jours. J’ai d’ailleurs recontacté le chanteur, Fermin Muguruza, qui a cordialement accepté de jouer le rôle de “conseiller technique du pays Basque”, car je voulais m’assurer que l’arrière-plan politique et l’aspect thriller de mon histoire tenaient bien la route. 

EF : Pourquoi avez-vous fait le choix d’écrire ce roman en anglais et non pas en français ? 
DP : Lorsque j’ai commencé à écrire le roman, je ne me suis même pas posé la question de savoir dans quelle langue l'écrire, les mots me venaient plus naturellement en anglais. Il faut dire que je n’ai personne avec qui parler le français chez moi et, en dehors de quelques amis francophones, je passe 99% de mon temps à parler l’anglais. Même si j'écris des articles en français pour divers magazines, je n’ai plus la même aisance d'écriture dans la langue de Zola que j’avais auparavant. Je fais d’ailleurs souvent appel à mon père pour faire les corrections avant de soumettre mes textes aux éditeurs ! De plus, sachant que je vis aux Etats-Unis et que je comptais publier mon livre dans ce pays, l'écrire en français n’aurait eu aucun sens. En revanche, maintenant, j’aimerais beaucoup qu’il soit traduit en français et en espagnol, car le sujet même de l’histoire fait que les Français et les Ibères sont naturellement intéressés. J’ai approché quelques maisons d'édition indépendantes qui étaient intéressées, malheureusement les frais de traduction du livre leur sont prohibitifs. Peut être qu’une maison d'édition traditionnelle serait intéressée, mais pour cela il faut des agents pour les démarcher, et ne vivant pas sur place, je n’ai pas eu trop l’occasion de m’en occuper, malheureusement. Avis aux amateurs !

EF : Pour terminer, que conseillerez-vous à d’autres femmes qui s’apprêtent à tout quitter pour suivre leur conjoint à l’étranger pour la première fois ?
DP : Il convient d’abord de définir les différents cas d’expatriation.
Dans le premier cas, le travail de l’un des conjoints fait que la famille entière se déplace en dehors de la France. Souvent, c’est l’affaire de quelques années et la famille fonctionne toujours sur le mode “français” (caisse de cotisation, impôts, éducation, etc.). 
Dans le second cas, la personne quitte la France pour retrouver un (conjoint) américain. Là, c’est tout de même plus problématique car elle doit d’abord gérer son statut d’immigration. Selon le visa obtenu, elle pourra ou non travailler dans le pays. Il est important de se procurer un bon avocat qui s’y connaisse en matière d’immigration entre la France et les Etats Unis pour ne pas avoir de mauvaises surprises. 

Quoi qu’il en soit, je leur conseillerais vivement de s’inscrire au Consulat. Non seulement elles recevront des réponses à toutes leurs questions d’ordre administratif, mais également elles recevront le programme mensuel des événements se déroulant dans la ville, ce qui est un excellent moyen pour se faire connaître au sein de la communauté française. Il y a plusieurs associations qui font un excellent travail sur Chicago : l’UFEC, French In Chicago, l’Alliance française, ainsi que le GPF (Groupe Professionnel Francophone), entre autres. J'apprécie leur formule d’événements mensuels (apéro français les premiers mardis du mois pour FIC, le dernier jeudi du mois pour le GPF, etc), car on peut s’y rendre sans invitation préalable, et l’on sait exactement quand et où cela a lieu ! 
A partir de là, les nouvelles venues pourront facilement tisser des contacts non seulement avec des Français, mais aussi avec des résidents américains et internationaux à Chicago. Une fois le cercle de contacts mis en place, tout devient plus facile. Ainsi, il ne faut pas hésiter à rencontrer les Français établis à Chicago depuis longtemps, car ces derniers sont heureux d’aider les nouveaux venus et répondront à leurs questions avec plaisir, puisqu’ils ont tous été dans la même situation à leur arrivée !

EF : Merci Delphine pour cette interview. 
DP : Tout le plaisir est pour moi !

ETA Estimated Time of Arrest est disponible sur Amazon en version hardcover ou kindle, chez Barnes and Noble (hardcover ou Nook) et également sur ibookstore (pour Ipad). Vous pouvez aussi obtenir des copies dédicacées sur le site internet de Delphine. Vous pouvez meme lire le prologue gratuitement ici ! Enfin, vous pouvez contacter Delphine en cliquant ici.



mercredi 30 novembre 2011

Vidéoconference d'ExpatUnited sur l'enfant expatrié


Une information importante pour tous les expatriés français !

ExpatUnited est un site d’entraide communautaire gratuit pour les expatriés français et francophones. 

Il organise un nouveau « Rendez-vous de l'expatriation » sur le thème de l'enfant expatrié.

Cette vidéoconférence sera animée par Adélaïde Russell, psychologue, et Gaëlle Goutain, journaliste expatriée aux Etats-Unis, qui sont co-auteures du livre L'Enfant expatrié, dont j'ai déjà parlé sur ce blog. 







Cet événement aura lieu le samedi 10 décembre à 15H (heure française). Pour plus de renseignement et pour participer, connectez-vous à http://www.expatunited.com.


Un rendez-vous immanquable pour les futures familles expatriées ou celles qui le sont déjà

jeudi 24 novembre 2011

Thanksgiving : c'est Turkey Time !

Depuis plusieurs semaines, elles sont apparues dans les rues, dans les magazines ... et même chez moi ! 

Elles, ce sont les dindes. En voici, quelques spécimens :


Pour le gravy ou les accompagnements ...

Pour la décoration de votre home sweet home ...

Mais mon spécimen préféré, c'est celui que Lisa (huit ans et demi) a ramené de l'école ...

Je fonds ...

Je souhaite un Happy Thanksgiving à tous mes amis américains !

mardi 22 novembre 2011

Expatriation aux Etats-Unis et apprentissage de la lecture


Une de mes aventures personnelles lors de ce séjour à Chicago a été la découverte du système éducatif américain. Cela a été un choc culturel dont j’ai déjà parlé dans différents billets. Mais la nouveauté a surtout été l’apprentissage de la lecture en anglais alors que la langue de Shakespeare n’était pas encore maitrisée par mes deux loupiotes lors de notre arrivée en 2008.

Ainsi ma fille ainée a appris à lire en anglais avant de le faire en français. Et, bien que cela ne soit pas évident au quotidien, on y arrive. Cette expérience m’a permis de découvrir de merveilleux auteurs anglo-saxons pour la jeunesse. Car à la grande différence de la France, l’apprentissage de la lecture ne se fait pas ici avec un manuel dédié. Autrement dit, les enfants n’ont pas un livre du genre Daniel et Valérie qu’ils lisent tous les jours, page après page, leçon après leçon. D’où mon étonnement quasi quotidien en début d’année de first grade (CP) et la question récurrente : mais comment font-ils pour leur apprendre à lire ?

Apres avoir questionné la maîtresse, il s’est avéré qu’il fallait non seulement que je lise à ma fille mais aussi qu’elle me fasse la lecture avec NOS livres. Il a donc fallu que j’improvise pour plusieurs raisons :
- j’avais plus de livres pour enfant en français qu’en anglais.
- Je n’avais pas forcément des livres adaptés au niveau de ma fille débutante non seulement en lecture mais aussi en anglais ! Je me rappelle avoir passé des heures à lui lire en anglais et à lui faire la traduction en français phrase par phrase pour qu’elle comprenne l’histoire.

Comme nous avons vite finit par faire le tour de notre bibliothèque personnelle en langue anglaise, je me suis rapidement constituée un stock de petits livres dédiés à l’apprentissage de la lecture. Il existe différentes collections, mais celle que nous préférons à la maison, c’est Step into Reading qui propose des livres en fonction du niveau de lecture de l’enfant : Ready to read (Pre-K et Kindergarten), Reading with help (Pre-K – Grade 1), Reading on your own (grades 1-3), etc… jusqu'à Ready for chapters (grades 2-4). Les autres collections sur le marché fonctionnent sur le même système mais à l’usage j’ai constaté que les niveaux de lecture entre collections n’étaient pas les mêmes. Autrement dit, un niveau 2 dans une collection peut correspondre à un niveau 3 dans une autre.

Outre l’achat régulier de ces livres qui me resservent aujourd’hui pour ma cadette, nous avons utilisé intensivement notre bibliothèque de quartier. Suivant les conseils de lecture de mamans américaines, j’ai emprunté abondamment les livres du Dr Seuss. Cet auteur, que je ne connaissais absolument pas du tout avant de mettre les pieds aux US, est une vraie star dans le monde de l’éducation et auprès des familles américaines. Il faut dire que ses livres se prêtent particulièrement bien à l’apprentissage de la lecture en anglais pour trois raisons : l’utilisation récurrente de mots de base (les fameux sigh words), de rimes et des mètres trisyllabiques. Les illustrations et les personnages hors du commun ajoutent une note humoristique aux histoires farfelues. Les enfants les lisent facilement et donc en redemandent, aiguisant ainsi leur goût pour la lecture.
Un classique du Dr Seuss
Pour s’assurer que les enfants lisent quotidiennement, les instits donnent à remplir au début de chaque mois une reading log. C’est une sorte de calendrier sur lequel doit être noté jour après jour le titre du livre lu, le nom de l’auteur et la durée de la séance de lecture faite à la maison. Il faut lire sept jours sur sept et les parents doivent signer quotidiennement cette fiche qui est rendue en fin de mois. Attention, cette reading log fait partie de la note finale à la fin du trimestre. Un élément donc à ne pas négliger.

Pour ceux qui habitent Chicago, le musée de la science et de l’industrie de Chicago rend actuellement hommage à l’œuvre du Dr Seuss à travers une très jolie exposition qui plaira aux enfants et aux parents et ce jusqu’au 8 janvier 2012. 

samedi 19 novembre 2011

Souvenirs du Sri Lanka : premières découvertes ...


Bien avant les courses dans les marchés et les supermarchés locaux, il y a eu le choc de l'arrivée et mes premières découvertes aux alentours de l'appart-hôtel où nous sommes restés temporairement. Voici la suite (ou plutôt le début) de mon séjour à Colombo (2002 - 2005).

Quelques jours après notre arrivée à Colombo, nous quittons l’hôtel Transasia pour le Hilton JAIC Tower. C’est une grande tour que l’on peut voir de loin dans Colombo . Elle est rapidement devenue un repère pour moi dans le paysage urbain de ma nouvelle ville. Cette tour n’est pas un hôtel mais un appart-hôtel. Elle est composée d’appartements de taille différente mais tous meublés et décorés de manière identique. Une cuisine équipée donne sur une petite buanderie extérieure où se trouve une machine à laver et une petite chambre pour une éventuelle bonne ou nanny. La cuisine est sombre et même en pleine journée il faut allumer la pièce pour s’y servir un verre d’eau. Il y a deux salles de bain, deux chambres avec de multiples rangements, un grand lit. Mais surtout il y a cette immense pièce à vivre dans laquelle on rentre immédiatement lorsque l’on ouvre la porte d’entrée. Le mobilier est moderne mais très impersonnel. 

Un homme de ménage vient tous les jours faire le nettoyage. Je n’ai pas l’habitude. Je suis gênée. Je n’assume pas. J’essaie de lui parler, de savoir depuis quand il travaille ici. Il est jeune, souriant et à de magnifiques dents blanches. Le troisième jour, c’est quelqu’un de différent. Je comprends vite qu’il ne faut pas que je cherche à trop en savoir sur eux ni à faire la conversation car je ne les reverrai peut-être pas. Mais j’ai tellement besoin de parler à quelqu’un. Je n’ouvre la bouche que pour dire bonjour et au revoir. L’homme de ménage est la seule personne avec qui je peux parler un peu. Mais il faut que je le laisse travailler. Il a encore tant de chambre à nettoyer, lui … Il me pique mon boulot finalement, la seule chose qui pourrait m’occuper un peu le matin, faire le ménage et pourtant dieu sait que je n’aime pas cela !

Au JAIC, il y a tout sur place : la salle de gym, la piscine extérieure, un petit square pour les enfants. Et il y a aussi … le room service. Si je n’ai pas envie de cuisiner, je n’ai qu’à prendre le téléphone et hop ! le tour est joué. De quoi devenir une vraie feignasse. 

Mais le top du top, c’est le supermarché juste en bas, à moins de cinq minutes à pied de la tour. Tout a été prévu. J’y suis allée hier pour la première fois. Une fois à la caisse, un employé se charge d’emballer mes courses. Je ne sais pas si c’est pareil ailleurs mais c’est très agréable. Une fois le caddie rempli, l’employé me demande si j’habite au JAIC. Un peu suspicieuse, je lui réponds tout de même que oui. Je me demande bien pourquoi il veut savoir cela. Il commence à pousser mon caddie et à partir devant moi. Je lui demande où il va avec mes courses. Il me répond avec un immense sourire blanc : « Je vous emmène vos courses dans votre appartement, Madame ». Nous entrons au JAIC. J’ai un peu honte. Je ne suis pas manchote quand même, mais bon j’avoue que c’est bien pratique. J’ouvre la porte. Il sort les sacs deux par deux et me les pose sur le sol de la cuisine. Intérieurement, je me demande s’il les range aussi dans le frigo. Ce serait cool. Je n’ose pas faire la remarque. Je ne suis pas certaine qu’il comprendrait mon humour. J’hallucine. Mais qu’est-ce que je vais faire si tout le monde me fait tout ?

mardi 15 novembre 2011

Atelier de la Maison des Français de l'Etranger : S’expatrier aux Etats-Unis. Quel visa ?


De manière très régulière, je reçois des e-mails de lecteurs me demandant des conseils pour s’expatrier aux Etats-Unis. A chaque fois, je réponds de mon mieux tout en précisant que je ne suis pas une spécialiste. 

Alors quand je tombe sur le genre d’information qui va suivre, je suis méga super gentille et je la partage avec ceux que cela pourrait intéresser, autrement dit VOUS

Je ne vous fais pas plus attendre !

La Maison des Français de l’Etranger organise un atelier sur le thème : S'expatrier aux États-Unis. Quel visa ? Il aura lieu le vendredi 18 novembre 2011 de 10h à 12h20 à la Maison des Français de l'Étranger. Un avocat, spécialiste de l'immigration aux États-Unis, vous conseillera pour la préparation de votre dossier de demande de visa. Pour cela, il est impératif de prendre un rendez-vous au préalable par téléphone au 01.43.17.60.79.
Attention, la MFE précise que seules les personnes ayant un contact dans le pays ou l'intention d'y mener un projet bien spécifique peuvent prendre rendez-vous auprès de l'avocat. Pour les renseignements généraux sur les types de visas aux États-Unis, se renseigner directement auprès de l'ambassade des États-Unis en France.

Pour plus de renseignements, consulter cette page.

samedi 12 novembre 2011

Souvenirs du Sri Lanka : les courses dans les petits marchés de quartier


Dans mon dernier billet sur le Sri Lanka, je vous ai parlé des courses au supermarché. Mais le plus intéressant, c'était d’aller dans les petits marchés de quartier. Voici mon expérience. 

Le premier que j’ai visité est le Colpetty market (ou Kollupititiya), situé non loin de Galle Road. Il est possible de s’y garer sans trop de difficulté. Une vieille femme, pas toujours commode, m’indique où me mettre alors que le parking est vide. Le marché est sur plusieurs étages. Les marchands de fruits et légumes se trouvent au rez-de-chaussée. Les fruits sont bien rangés et propres : les pommes brillent, les oranges, énormes, reluisent et des régimes entiers de banane pendent à des crochets. Et puis, il y a le boucher ou plus simplement le vendeur de viande. La barbaque est transportée à dos d’homme depuis le camion plus ou moins réfrigéré jusqu'à l’échoppe du boucher … pas réfrigérer du tout. Inutile de préciser que le livreur ne porte ni blouse blanche, ni chapeau protecteur, ni gants. La viande pend à l’air libre à un gros crochet. Les mouches s’y collent selon leur bon vouloir et l’odeur est plus que gênante. La découpe se fait a même le morceau de barbaque. Les mouches s’envolent à l’approche du couteau. 

A l’étage supérieur, c’est plus calme. On y trouve tous les petits ustensiles pour la cuisine et le ménage : de la cuillère en bois jusqu'à la batterie de casserole en aluminium en passant par les serpillères et les torchons. Quand je rentre dans une petite échoppe, on m’en laisse difficilement ressortir. Je veux une cuillère en bois, le vendeur en profite pour me montrer ses casseroles rutilantes en aluminium, des serpillères à carreaux blancs et bleus. Chaque échoppe fait vivre une famille au sens large du terme : le père, la mère, les enfants, les grands-parents. Ils sortent les uns après les autres pour me convaincre, me voir, me dévisager … Ce n’est pas tous les jours qu’une blanche vient les visiter !

A proximité de chez moi, il y a aussi un petit marché. C’est finalement dans celui-ci, beaucoup plus pratique, que j’achète mes fruits et légumes plusieurs fois par semaine. J’y vais généralement à pied avec plusieurs paniers et je reviens en touk-touk pour ne pas souffrir de la chaleur en plus du poids des paniers. On y trouve bien plus que des fruits et légumes : différentes catégories de riz et de légumes secs, des épices, des oiseaux, etc. … La plupart du temps, je me contente d’y acheter mes salades, d’énormes tomates, des mangues, des papayes, des ananas, des mandarines chinoises, des avocats, … Je ne m’aventure pas trop au fond du marché pour des raisons d’hygiène, me contentant de fréquenter le premier rang d’échoppes. 

C’est grâce à ce petit marché que j’ai découvert des légumes et des fruits locaux. Les vendeurs me conseillent, je les écoute. Ma première tentative n’a pas été concluante. J’ai acheté des « lady’s fingers », tout un programme. C’est un légume long et vert pas plus gros qu’une petite carotte. Il est très utilisé dans la cuisine asiatique. Je n’ai pas su les cuisiner. Ils sont devenus très gluants et pas très appétissants. Par la suite, j’ai acheté des durians, des fruits étranges tant dans leurs aspects intérieur qu’extérieur, leur texture et leur odeur … de pourriture. Immangeable. Je pense que je me rappellerai toujours du visage de Vajira me disant « Good, good, Madam !! », en reproduisant indéfiniment un petit cercle de la main devant son ventre rebondi mais ferme et moi incapable de mettre un morceau dans ma bouche tant l’odeur du fruit était insupportable. 

Les échoppes de ce marché sont toutes petites. Les marchands essayent de m’attirer en me parlant et évidemment je ne comprends rien. Un jeune vendeur de légumes me baragouine quelques mots d’anglais. Il devient mon fournisseur officiel. Il y a une rigole qui circule entre les échoppes. C’est plutôt sale. Une variété d’odeurs me monte à la tête. Mes cinq sens d’occidentale élevée dans la propreté et l’organisation rigoureuses ne s’adaptent pas. Ils sont trop sollicités. 

vendredi 11 novembre 2011

Vidéoconférence d'ExpatUnited sur la gestion de patrimoine des expatriés


Une information importante pour tous les expatriés français !

ExpatUnited est un site d’entraide communautaire gratuit pour les expatriés français et francophones. 

Il organise un nouveau « Rendez-vous de l'expatriation » sur le thème la gestion de votre patrimoine en expatriation : optimatisation et protection.

Cette vidéoconférence sera animée par deux professionnels de la gestion de patrimoine pour expatriés, Maud de Lannurien et Clément Coirault-Quinquet, de la société My Money and Me.
Cet événement aura lieu le samedi 12 novembre à 15H (heure française). Pour plus de renseignement et pour participer, connectez-vous à http://www.expatunited.com.

mardi 8 novembre 2011

A Chicago, on passe d’Halloween à Noël !


La semaine dernière, je suis allée à Target, qui est un supermarché très populaire auprès des américains. Au début de mon séjour, Target était devenu pour moi une destination shopping idéale car j’y trouvais absolument tout ce dont j’avais besoin … même l’inutile (!!). J’étais une fan assidue. Avec le temps, mes visites se sont espacées. Et lorsque j’y suis retournée  dernièrement pour faire quelques petites emplettes, je n’ai pas pu m’empêcher de dégainer mon I-Phone avec en arrière pensée ce petit billet pour faire le pendant à celui sur les courses au supermarché à Colombo. Je suis aux antipodes dans tous les sens du terme. 

Ainsi, on vient à peine de terminer Halloween qu’on nous pousse déjà à acheter tout le nécessaire pour Noël sans passer par la case Thanksgiving. Je sais bien que c’est une tendance de la grande distribution et que le même phénomène doit exister en France et ailleurs, mais là je trouve que c’est un peu poussé. La preuve en images.

Je boirais bien un petit chocolat chaud dans un Père Noël …



Mais de là à préparer du vin chaud dans un immense bonhomme de neige …. Il y a un pas que je ne franchirai pas.



Des Nutcrakers tous plus originaux les uns que les autres et aux couleurs locales.





Et le meilleur pour la fin, des chaussons de circonstances à l’effigie du Père Noël ou de Rudolph.




Le clou final : les chaussettes hautes aux couleurs de Noël bordées de fausse fourrure blanches. Le top de la mode.



samedi 5 novembre 2011

Souvenirs du Sri Lanka : les courses au supermarché


Au printemps 2011, j'ai commencé à relater mes souvenirs du Sri Lanka. Tout doucement mais sûrement, je remonte dans le temps de cette expatriation pas comme les autres (2002-2005). 

Afin de faire mes courses à Colombo, je dois rapidement m’organiser. Pour la conservation des aliments pendant les trajets entre la maison et le supermarché, j’achète une énorme glacière avec des plaques de glaçons. Tout cela à cause de la chaleur étouffante et humide du pays. Il faut aussi partir au bon moment, c’est-à-dire le matin à l’ouverture du supermarché. L’objectif est d’éviter les embouteillages pour que les glaçons fassent encore effet lorsque j’ai fini les courses et qu’il faudra faire le chemin inverse dans les embouteillages. Une fois de retour à la maison, je dois rapidement tout décharger et tout mettre au frais pour éviter qu’il n’y ait une rupture de la chaîne du froid, que les yaourts ne tournent, que le lait ne caille. Nous avons été malades quelques fois. Je me demande encore aujourd’hui comment cela n’a pas été le cas plus souvent. Au rayon viande de mon supermarché « préféré », je n’ose pas prendre autre chose que du poulet et des saucisses. Le poulet est congelé, j’en suis certaine, car les morceaux bien qu’emballés sont durs comme de la pierre. J’ai toujours la crainte qu’ils ne soient recongelés par mégarde alors que pendant le trajet, ils ont eu le temps de décongeler.

Je trouve presque de tout dans mon petit supermarché. Quand je dis « presque tout », je ne parle que de nourriture et de produits ménagers. Il est situé assez loin de chez moi mais c’est un des rares supermarchés où je peux trouver des produits qui correspondent à ce que je connais tout en répondant à un minimum d’hygiène. Et puis, on y trouve aussi régulièrement des marques de produits alimentaires français, américains et européens. Par conséquent, j’y croise aussi souvent des membres de la communauté expatriée.

Ce supermarché ne ressemble pas à nos supermarchés français où l’on trouve absolument tout, de la parapharmacie aux vêtements en passant par les rayons boucherie, poissonnerie, pâtisserie, j’en passe et des meilleures. C’est plutôt une superette aux allées étroites et peu lumineuses, avec de petits caddies, cinq caisses mais seulement deux de constamment ouvertes. La superette est divisée en deux parties. D’un côté, les produits frais dans une partie surélevée par quelques marches. De l’autre côté des caisses, tous les produits secs. Je commence généralement ma tournée par cette partie et termine par les produits frais. Le rayon légumes d’abord sur la gauche en entrant, le rayon charcuterie – viande au milieu et suivi par un mini rayon poissonnerie peu fréquenté non seulement par la clientèle mais aussi par le personnel. Enfin, à gauche, le rayon laitier très prisé par les expats locaux. De temps en temps, il y a des yaourts Yoplait, un petit moment de plaisir et de fraîcheur. Il arrive même qu’il y ait des yaourts Yoplait pour bébé. Alors là, c’est à la fois l’effervescence et le téléphone arabe. Toutes les mères expat s’agitent devant le rayon et sortent leur portable pour téléphoner aux copines : « Il faut absolument que tu viennes ! Ils ont des Yoplait pour bébé. Je t’en achète combien de pack ? » J’imagine alors le bébé en train de manger quatre fois par jour des yaourts avant la date de péremption. Il faut en profiter tant qu’il y en a, car cela ne va pas durer. J’avoue que moi aussi je succombe devant certains produits parfois rares ou régulièrement en rupture de stock. Mon objet de prédilection : les couches Pampers, car les couches culottes locales bien qu’utiles ont occasionné des débordements massifs et réguliers en tout genre. Pas la peine de faire un dessin. Alors, quand il y en a, j’en prends plusieurs gros paquets toutes les semaines. Je stocke. 

jeudi 3 novembre 2011

Récolte automnale


C'est l'automne à Chicago. Les arbres prennent des couleurs rouge, orange et jaune.
Jugez par vous-même :



Voici donc notre récolte automnale joliment collée dans un cahier :



En plus d'Halloween pour devenir de vrais petits américains, pourquoi ne pas découvrir les lieux suivants pour apprécier l’été indien et les traditions locales :
- une ballade toute simple le long du lac Michigan ou dans Lincoln Park pour ramasser de belles feuilles de toutes les couleurs avec vos petits loupiots. Les oies et les écureuils seront au rendez-vous !
- une virée au Morton Arboretum et ses 1700 acres d’arbres et d’espaces naturels. C’est l’endroit idéal pour admirer les couleurs de l’automne. De plus, l’Arboretum organise une multitude d’activités autour de cette magnifique saison.
- une promenade au jardin botanique de Chicago qui se trouve à une vingtaine de miles au nord de Chicago.


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